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© Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Atelier de Nadar

Formé par P. Broca et G. de Mortillet, et connu pour ses travaux sur les âges des métaux dans la vallée du Rhône et la région alpine, Ernest Chantre exerce les fonctions de sous-directeur du Muséum des sciences naturelles de Lyon entre 1877 et 1910. Collaborateur de la Commission de la Topographie des Gaules, il est aussi l’un des fondateurs de la Société d’anthropologie de Lyon en 1881.
 

Un Lyonnais en Orient

A la suite du congrès anthropologique de Moscou en 1879, Ernest Chantre obtient une mission gratuite pour partir dans le Caucase. En 1888, une nouvelle mission le conduit, en compagnie de son épouse, en Arménie par la Haute-Mésopotamie et le Kurdistan occidental (région du lac Van). Il franchit la frontière entre Igdir et Erevan, avant de rejoindre Tiflis (Tbilissi, Géorgie) fouiller les nécropoles repérées lors de son premier voyage. Dès le début de ses travaux, il envoie en France dix caisses de collections ethnographiques et zoologiques ainsi que des photographies archéologiques et anthropologiques puis du mobilier archéologique.

Des découvertes spectaculaires

Arrivé en juillet à Koban (Ossétie du Nord), l'archéologue signale avec enthousiasme que "les résultats ont dépassés de beaucoup [ses] espérances". Dans la nécropole, Chantre a fouillé vingt-deux sépultures dont il étudie l’ architecture et le matériel trouvé parfaitement en place. Dans sa publication, il précise que depuis 1879, environ vingt mille objets de la région de Koban ont été dispersés entre plusieurs collections publiques ou privées dont celles du Musée national de Saint-Germain-en-Laye, du colonel Olchewski à Vladikavkas, du Musée impérial de Vienne, du Musée de Tiflis, du comte Ouvaroff, du Muséum de Lyon, du Musée historique de Moscou, du général Komaroff à Tiflis et du professeur Virchow à Berlin.

Le matériel archéologique issu des fouilles d'Ernest Chantre dans le Caucase est entré au MAN en plusieurs fois. Une partie importante a été acquise en  novembre 1882 alors qu'en mars et en juillet de la même année le fouilleur avait déjà fait un don important au musée. Enfin, le 20 mars 1883, sont enregistrés d'autres objets de Transcaucasie reçus par l'intermédiaire du musée d’Ethnographie du Trocadéro (Musée de l'Homme actuel).

D'autres objets tels que des vases en terre cuite ont été enregistrés plus tardivement sur l'inventaire et correspondent aux recherches menées à Redkine Lager (Arménie) lors d'une dernière mission officielle dans le Caucase, fin 1889-début 1890.

Un explorateur soucieux de vulgarisation

Plusieurs autres missions du Ministère de l’Instruction publique permettent à Ernest Chantre de poursuivre ses explorations, d’abord en Anatolie (1893 et 1894), puis en Egypte (1898-1899) où il est accueilli au sein de l’Institut français du Caire et organise une exploration ethnographique et anthropologique de la vallée du Nil. Parallèlement à ses travaux de terrain, le savant enseigne à la Faculté des Sciences (1881-1908), puis à la Faculté des Lettres de Lyon (1892-1901). En 1913, il publie en collaboration avec M. Berthelon Recherches anthropologiques dans la Berbérie Orientale, Tripolitaine, Tunisie, Algérie et est nommé chevalier de la Légion d’honneur pour l’ensemble de sa carrière scientifique.

 

Pour aller plus loin :

- Bibliographie :

DELABORDE F., « Eloge funèbre de M. Ernest Chantre, correspondant de l’Académie », In : Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 68e année, n°5, pp. 321-322, 1924.

GRAN-AYMERICH E., Dictionnaire biographique d’archéologie 1798-1945, Paris, CNRS Editions, 2001.

LORRE C., « L’origine de la collection archéologique d’Ernest Chantre au Musée des Antiquités nationales », In : Antiquités nationales, n°30, pp. 163-168, 1998.

- Liens :

http://data.bnf.fr/12198207/ernest_chantre/