Histoire du musée

Du château au musée

Napoléon III ou la passion de l'archéologie

Portrait en pieds de Napoléon III





Les XVIIIe et XIXe siècles sont ceux du déclin pour l'ancienne résidence royale de Saint-Germain-en-Laye.

C'est Napoléon III qui rendra ses lettres de noblesse au dernier château encore debout en y installant un musée d'archéologie.

 

 

 

 

 

 

 

 

Misère et ruine des palais royaux

Après le décès de Marie de Modène, épouse de Jacques II d'Angleterre, en 1718, inhabitée, la résidence royale tombe peu à peu dans l'oubli. En 1777, Louis XVI cède le Château-Neuf à son frère le comte d'Artois, futur Charles X, qui en fait raser la majeure partie pour construire un nouveau palais à la place. Le manque d'argent puis la Révolution empêcheront ce projet d'aboutir et entraîneront la disparition des splendides jardins en terrasses qui descendaient jusqu'à la Seine. En 1809, Napoléon Ier installe une école de cavalerie au Château-Vieux. Après la chute de l'Empire, le vieux château des rois de France servira de caserne, puis de prison militaire à partir de 1836. À la même époque, l'un des derniers vestiges du Château-Neuf, l'actuel Pavillon Henri IV, est loué à un hôtelier. Enfin, les jardins de Le Nôtre sont sérieusement mis à mal par l'arrivée du chemin de fer à Saint-Germain-en-Laye dans les années 1840, sous Louis-Philippe.

 

Le Musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines

Restauration du château de Saint-Germain-en-Laye ; porche d'entrée


Sous le Second Empire, le Château-Vieux se trouve dans un état de délabrement avancé. Il doit son salut à Napoléon III. Passionné d'archéologie, l'empereur décide, en 1862, d’y installer le « Musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines », qui présentera notamment le produit des fouilles effectuées à Alésia à son initiative. Classé monument historique peu après, le château doit être restauré et restructuré pour pouvoir accueillir les collections d'archéologie. On choisit de restituer l'édifice royal dans son état Renaissance, sous François Ier, ce qui implique entre autres de détruire les pavillons ajoutés au XVIIe siècle par Hardouin-Mansart. Les travaux, très importants, sont confiés à Eugène Millet, élève de Viollet-le-Duc. Ils se poursuivront jusqu'en 1907 mais, dès 1867, Napoléon III peut inaugurer les premières salles d'exposition. Aujourd’hui, certaines des collections du Musée d'archéologie nationale comptent parmi les plus riches au monde.

 

 

 

 

Découvrez les collections du musée d'Archélogie nationale

 

 

 

 

 

 

La création du musée des Antiquités nationales

Le 1er avril 1865, la première réunion (sur les huit) de la Commission d’organisation du musée se réunit sous la présidence du Comte de Nieuwerkerke, surintendant des Beaux-Arts (en quelque sorte notre Ministre de la Culture). Cette Commission regroupe de grands noms de l’archéologie comme Alexandre Bertrand, Édouard Lartet, Félix de Saulcy, et Jacques Boucher de Perthes ; Le projet définitif sera l’œuvre de Auguste Verchère de Reffye, Alexandre Bertrand et Claude Rossignol. Le premier directeur du musée est Alexandre Bertrand. Il va adopter le classement chronologique des objets alors que jusque-là a prévalu le classement par matière.


Le premier règlement du musée, en 1866, précise que « le musée de Saint-Germain a pour but de centraliser tous les documents relatifs à l’histoire des races qui ont occupé le territoire de la Gaule depuis les temps les plus reculés jusqu’au règne de Charlemagne ; de classer ces documents d’après un ordre méthodique ; d’en rendre l’étude facile et à la portée du public ; de le publier et d’en propager l’enseignement ».

Le Musée des Antiquités nationales est donc le premier (et toujours aujourd’hui, le seul) musée consacré entièrement à l’archéologie du territoire national. C’est ce qui le distingue également des départements archéologiques du Louvre qui se développent à la même époque.

Les sept premières salles sont inaugurées par l’Empereur le 12 mai 1867, sous une pluie battante. Cette date avait été choisie en relation avec l’Exposition universelle. Quarante-quatre salles sont ouvertes au public en 1907.

Histoire du musée et histoire de l'archéologie

L’histoire du musée des Antiquités nationales est inséparable de celle du développement de l’archéologie française et européenne. Parmi les toutes premières collections à être entrées figurent celles de Jacques Boucher de Perthes aux environs d’Abbeville (Somme) qui révélèrent, à la fin du XXe siècle, l’existence d’une humanité préhistorique antérieure de très loin aux Gaulois.

L’essor de la préhistoire française devait connaître par la suite une extraordinaire expansion, grâce au travail de Gabriel de Mortillet, inventeur de la chronologie préhistorique actuelle, qui fit entrer de très nombreuses séries archéologiques de référence au Musée. On doit également à Edouard Piette la plupart des pièces d’art paléolithique conservées au Musée, dans la disposition qui a été voulue au début du XXe siècle.

L’archéologie gauloise est littéralement née avec les recherches de Félix de Saulcy, Alexandre Bertrand et Jacques-Gabriel Bulliot sur les lieux de la Guerre des Gaules, en particulier à Alésia et à Bibracte. Dans l’entre deux guerres, c’est Henri Hubert qui devait concevoir une refonte complète des collections du musée, en leur adjoignant une section complète d’archéologie comparée, faisant notamment appel aux découvertes de l’Extrême Orient.

Les grands archéologues du XXe siècle ont contribué à l’enrichissement et à l’étude des collections, comme en particulier l’Abbé Breuil, Louis Capitan, Henri et Jacques de Morgan, l’Abbé Cochet, Joseph Déchelette, et bien d’autres encore.

 

 


Légendes des illustrations

  1. Portrait de Napoléon III. Passionné par cette science, Napoléon III a joué un rôle important dans le développement de l'archéologie, qui n'en était encore qu'à ses débuts au milieu du XIXe siècle.

  2.  Restauration du château de Saint-Germain-en-Laye ; porche d'entrée. Ce cliché montre les importants travaux de restauration engagés lors de la transformation du château en musée d'archéologie.

Pour aller plus loin

A lire
"Du château royal au musée d'archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye" - Editions de la Réunion des Musées nationaux.

 

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