Il alimente la "chronique ibéro-romaine" du Bulletin hispanique. C'est un exemple de la collaboration des chercheurs espagnols et français. Ce travail collectif se fait essentiellement dans le cadre de l'Ecole des Hautes-Etudes hispaniques. Il est également membre de la Casa Velázquez. Pendant la Première Guerre mondiale, R. Lantier intègre l'Institut français de Madrid et collabore à la diffusion de la propagande française avec l'abbé Breuil. Il est mobilisé et affecté au Service d'information navale de l'Ambassade de France à Madrid.
Un homme au service de l'archéologie
En 1918, il poursuit l'"inventaire de monuments sculptés pré-chrétiens de la péninsule ibérique" qu'avait entrepris E. Albertini. Deux ans plus tard, son intérêt se porte sur l'archéologie de l'Afrique du Nord, alors en pleine expansion, et plus précisément sur celle de Tunisie.
En 1934, il mesure le retard de la France en matière d'organisation et de législation archéologique. La création en 1939 du CNRS et de la XVe commission pour les "fouilles archéologiques en France métropolitaine" est pensée comme la solution à ces problèmes. Raymond Lantier dénonce à la fois le manque de cohérence des institutions centrales et le centralisme inefficace. De plus, jusqu'en 1939, l'archéologie à l'étranger reste favorisée. Malgré les efforts pour que l'archéologie nationale rattrape son retard, les archéologues dits classiques gardent l'avantage sur les préhistoriens. En 1943, A. Grenier, R. Lantier et R. Vaufrey soulèvent la question de l'initiation aux techniques de fouille et suggèrent la publication de manuels qui s'inspirent de ce qui est déjà produit en Angleterre ou en Espagne.
1945 est un tournant pour les sciences humaines, et plus particulièrement pour l'archéologie préhistorique et métropolitaine, dont les besoins sont considérables et soulignés avec insistance.
À Saint-Germain-en-Laye
En 1932, Raymond Lantier devient le conservateur en chef du musée de Saint-Germain-en-Laye. De plus, il est un des représentants de la tendance sociologique, ce qui n'est pas le cas de tous les préhistoriens qui lui sont contemporains. Sous sa direction, le musée augmente ses collections. Il occupe ce poste jusqu'en 1956.