Epi d'orge

Les plantes de l'âge du Bronze

Les céréales

Le musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye proposera en 2025, en partenariat avec l’Institut national des recherches archéologiques préventives (INRAP) et l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du Bronze (APRAB), une exposition-bilan consacrée à l’âge du Bronze en France et en Europe (2300 – 800 av. J.-C.).

Le MAN et l’Agro-campus de Saint-Germain-en Laye réalisent des cultures expérimentales, dans le cadre de la préparation de cet évènement.


Les céréales

Pour la saison 2023-2024, l’expérimentation concerne les céréales emblématiques de cette période.

 

Le millet commun

(Panicum miliaceum)

Domestiquée en Chine, cette céréale est introduite au cours de l’âge du Bronze en Europe où elle est rapidement diffusée sur de vastes territoires.

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Originaire de milieux tropicaux secs, elle aime la chaleur et craint le gel. Son cycle de croissance est court : semé au printemps, le millet arrive à maturité en fin d’été, 90 à 100 jours après les semis. Il est par ailleurs résistant à la sécheresse, peu sensible aux maladies, et sobre en nutriments. Ces nombreux atouts expliquent probablement son adoption généralisée par les cultivateurs de l’âge du Bronze. Les grains de petite taille sont organisés en panicules lâches retombantes. Dépourvus de gluten mais riches en protéines, ils sont le plus souvent consommés bouillis.

 

Millet commun

L'épeautre

(Triticum aestivum ssp. spelta)

L’épeautre est un blé apparu en Europe et en France à la fin du Néolithique. Il connaît un développement important à l’âge du Bronze, notamment dans le nord-est du pays, ainsi qu’en Suisse et en Allemagne.

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C’est un blé dit vêtu, car ses grains sont enserrés solidement dans leurs enveloppes, ce qui nécessite des traitements spécifiques de décorticage avant consommation. Il est rustique, peu exigeant en azote, résistant à la fois au froid et à la sécheresse, et traditionnellement mené en culture d’hiver. Il a une teneur en gluten plus élevée que celle des autres blés vêtus, ce qui en fait une céréale panifiable, à la farine blanche et fine. Ce caractère, allié à sa rusticité, a pu favoriser son essor à l’âge du Bronze. Les bourres d’épeautre, qui représentent 30% du volume de l’épi, sont en outre très intéressantes pour l’alimentation animale.

 

Epeautre spelta

L'amidonnier

(Triticum turgidum ssp. dicoccum)

Ce blé vêtu fait partie des premières céréales cultivées en France, avec l’engrain et l’orge. Originaires du Proche-Orient, ces poacées y ont été domestiquées, avant d’être diffusées en Eurasie. Blé emblématique de l’agriculture néolithique, l’amidonnier demeure très important à l’âge du Bronze, au sein d’une palette céréalière de plus en plus diversifiée.

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C’est un blé de grande taille, jusqu’à 1,70m, et ses épis peuvent revêtir différentes couleurs, noir, blanc ou doré, selon les variétés. Comme les autres espèces vêtues, c’est une céréale rustique, dont le stockage en épillets garantit une bonne conservation. L’amidonnier est réputé d’un meilleur rendement que les autres blés vêtus. Riche en protéines, ce blé dur contient peu de gluten, et a vraisemblablement été consommé surtout sous forme de galettes plates, ou de grains bouillis.

 

Blé amidonier

L’engrain, ou petit-épeautre

(Triticum monococcum ssp. monococcum)

C’est le plus petit des blés vêtus, à la tige et aux épis grêles, dont les épillets portent généralement un seul grain. C’est aussi un des plus rustiques, s’accommodant de terres ingrates, ce qui peut expliquer sa longévité dans l’histoire agricole française, malgré son faible rendement.

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Cultivé depuis le Néolithique, il garde son rôle à l’âge du Bronze, aux cotés de l’épeautre et de l’amidonnier avec lesquels il est souvent cultivé en méture, une façon de garantir une production minimale face aux aléas agricoles. Très riche en protéines, sa teneur en gluten, quoique beaucoup plus faible que celle des blés modernes, permet la confection de pains à la mie serrée. On consomme aussi les grains cuits simplement à l’eau.

 

Petit épeautre

Le blé zanduri

(Triticum timopheevii ssp. timopheevii)

Le dernier des blés vêtus de l’âge du Bronze a été identifié il y a seulement quelques années, grâce aux analyses d’ADN ancien. Il est aujourd’hui cultivé uniquement en Géorgie, mais les découvertes récentes montrent qu’il a été présent sur une large partie du continent eurasiatique, du Néolithique à la fin de l’âge du Bronze.

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Durant cette dernière période, il était cultivé un peu partout en France, et a pu être localement important, par exemple dans la vallée de la Seine. Il a disparu de l’agriculture européenne à la fin de l’âge du Bronze, pour des raisons encore inexpliquées. C’est un blé dont on ne connait pas encore très bien les caractéristiques agronomiques et alimentaires.

 

Blé zanduri

L’orge vêtue

(Hordeum vulgare ssp. vulgare)

Cultivée depuis le Néolithique, l’orge a connu, sous sa forme à grains vêtus, un essor formidable au cours de l’âge du Bronze, et ce dans toute l’Europe. En France, c’est véritablement la céréale de base durant toute la période, et dans tous les territoires.

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Comme les blés vêtus, c’est une espèce rustique, dont les usages ont pu être multiples : alimentation humaine et/ou animale, sous forme solide, ou liquide. Ses enveloppes sont moins coriaces que celles des blés, et elle a pu être consommée non mondée, accommodée de multiples façons, à partir de grains entiers, concassés, ou encore transformés en semoule ou en farine grossière.

 

 

Orge vêtue

Le froment

(Triticum aestivum ssp. aestivum s.l.)

Le froment ou blé tendre est un blé dit à grains nus, car ces derniers se libèrent facilement des enveloppes dès la première étape de battage. Espèce panifiable cultivée depuis le Néolithique, il fait partie de la large palette des blés exploités au cours de l’âge du Bronze.

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Bien que plus performants en matière de rendement, et plus faciles à transformer que les blés vêtus, les blés nus n’ont pas particulièrement été privilégiés à cette période, car l’important était de maintenir une diversité d’espèces et de variétés pour s’adapter à différentes conditions climatiques et pédologiques..

 

Froment

Les blé nus durs et barbus

(Triticum turgidum ssp. durum , ssp. turgidum, ssp. polonicum…)

Outre les blés tendres, d’autres espèces de blés à grains nus ont également été cultivées à l’âge du Bronze, certaines depuis le Néolithique. Blés dits durs, barbus ou poulards, leur identité précise n’est pas toujours connue, mais leur attestation élargit encore la diversité spécifique et intra-spécifique du groupe des blés cultivés, sur laquelle se sont fondées les stratégies agricoles de l’âge du Bronze pour assurer le maintien des productions végétales.

Blé nu dur

Le millet des oiseaux

(Setaria italica)

Le millet des oiseaux, domestiqué en Asie, se distingue du millet commun par une panicule dense et non pas lâche, des grains plus petits, et un caractère encore plus thermophile que ce dernier.

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Malgré des qualités agronomiques très proches de celles du millet commun, il n’a pas, lors de son introduction à l’âge du Bronze, suscité le même intérêt que ce dernier. En France tout au moins, il est toujours demeuré une culture secondaire et localisée, qui a pu être conduite en méture avec celle du millet commun.

 

 

 

Millet des oiseaux
Un musée dans un château
11h, 14h ou 15h - 1h30 - A partir de 13 ans
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