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Les fonds d'archives conservés au musée d'Archéologie nationale illustrent, sur différents supports, l'histoire de l'archéologie, la vie du musée et les restaurations du château de Saint-Germain-en-Laye.

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Les objets

Carte
Media Name: Carte des bornes milliaires
© MAN - V. Go
Carte des bornes milliaires de la Gaule

Mai 1878
 

AUTEUR

Dressée par Héron de Villefosse, membre de la Commission de topographie des Gaules et dessinée par Chartier.

La Carte des bornes milliaires de la Gaule a été dressée durant les dernières années d’existence de la Commission de Topographie des Gaules. Elle présente l’emplacement des bornes milliaires établies le long des voies romaines trouvées jusqu’en ce début de l’année 1878 sur le sol français.

Les bornes milliaires sont les ancêtres de nos panneaux indicateurs, indiquant la distance restante avant la prochaine grande ville.

L'ETAT DE L'ARCHEOLOGIE EN FRANCE A LA FIN DU XIXe SIECLE

Cette carte nous renseigne sur l’état de l’archéologie en France à la fin du XIXe siècle ; on remarque ainsi la présence importante du nombre des bornes dans le Sud de la France, la région du lac Léman et dans la vallée du Rhône, qui furent les plus anciens territoires à avoir été colonisés, puis intégrés aux territoires gallo-romains.

La carte comporte deux petits encarts. Le premier en bas à gauche montre une liste chronologique des différents empereurs qui ont fait ériger des bornes durant leur règne. Le second, visible en bas à droite de la carte, est un agrandissement de la région actuelle du Gard et des Bouches-du-Rhône. Il montre une forte concentration de bornes, preuve de la forte romanisation de cet espace géographique.

 

LE RÔLE DE LA COMMISSION DE TOPOGRAPHIE DES GAULES

Ce type de carte a été produit en quantité par la Commission de topographie des Gaules, commission de savants créée par Napoléon III le 17 juillet 1858, avec pour objectifs de dresser des cartes et de rédiger deux dictionnaires visant à éclairer la topographie antique du territoire national.

Le Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye conserve au centre des archives plus de 400 cartes dressant les états archéologiques successifs du territoire français depuis la préhistoire jusqu’à l’époque mérovingienne.

 

BIBLIOGRAPHIE

REINACH, Salomon. Revue archéologique. 1915, pp 209-227.

 

LIENS UTILES

Commission de topographie des Gaules

 

Notice rédigée par Andréa Innocenzi
Dessin
Media Name: Façade nord - Dessin aquarellé
© MAN - V. Go
Elévation de la façade nord

Façade nord du château de Saint-Germain vue du Grand Parterre, (1845 ?), dessin aquarellé, attribué à Alexandre Prosper Loaisel de Tréogate.

La précision du dessin, l’importance donnée aux ombres et aux volumes, et le choix d’une stricte composition axée ne peut être que l’œuvre d’un spécialiste des relevés architecturaux. La gamme chromatique douce et subtile et la coupe précise du jardin très proche d'un plan conservé aux Archives nationales nous invitent à l’attribuer à Alexandre Prosper Loaisel de Tréogate.

La présence de l’édifice, dans l’angle droit du dessin, évoque par son architecture, sa taille et le cintre de ses fenêtres la gare terminus de la ligne Paris-Saint-Germain dont le prolongement du Pecq au coeur de la ville de Saint-Germain est accordée en 1844. Conçue par l’architecte Alfred Armand, la nouvelle gare, appelée également embarcadère, est achevée en 1846.

Alexandre Prosper Loaisel de Tréogate, est ingénieur des Domaines de la Couronne et conserve cette situation jusqu’à la chute de Louis-Philippe en 1848. La Liste civile, administration qui gère le patrimoine du souverain, le paye à la tâche, pour établir les plans de ses différentes propriétés à travers la France, les mettre à jour ou encore en dessiner des copies.

Le comte de Montalivet, intendant de la Liste civile, lui confie, en 1844, le soin de concevoir les aménagements des jardins imposés par la voie ferrée dont le prolongement mord sur le domaine royal. C’est à Loaisel de Tréogate que revient la charge de dresser non seulement les réagencements du Grand Parterre, mais également les projets d’un nouveau jardin anglais pour le terrain pris aux dépends de la forêt.

Corinne Jouys Barbelin  

Les fonds d'archives du service des Ressources documentaires conservent de nombreux plans et estampes illustrant l'évolution du domaine et du château. Leur étude actuelle accompagne les recherche menées dans le cadre du projet Corpus numérique sur l'histoire du château et du domaine, du Labex Les passés dans le présent qui bénéficie du soutien apporté par l’ANR au titre du programme « Investissements d’avenir » (Convention attributive d’aide :ANR-11-LABX-0026-01).

Ce plan a été présenté lors de l'exposition "Un jardin de Louis-Philippe".

plan
Media Name: plan_jardin_anglais.jpg
© MAN - V. Go
Plan du jardin anglais

Jardin anglais, 24 février 1848 Calque aquarellé Par Alexandre Prosper Loaisel de Tréogate

L’extension de la ligne de chemin de fer jusqu’au cœur de Saint-Germain-en-Laye entraine non seulement l’amputation d’une partie du Grand Parterre, mais également une division de la forêt, dont une petite partie de trois hectares est désormais séparée par une large tranchée. Cette saignée délimite un espace en forme d’éventail, que l’ingénieur Alexandre Prosper Loaisel de Tréogate conçoit en jardin anglais dès juillet 1845, comme le montrent plusieurs plans conservés aux Archives nationales.

La composition générale du jardin, semble arrêtée dès 1845. Des allées de sept mètres sont orientées au nord dans la continuité de celles du jardin régulier, tandis que d’autres, de cinq mètres, sont tracées en périphérie du jardin ou rejoignent les différents points de vue. Enfin, des serpentines de deux mètres proposent un parcours sinueux au travers des différents bosquets. Un luxe de détails minutieux est apporté au graphisme des arbres isolés, des allées et des bosquets. Ces derniers vont s’épanouir dans l’espace libéré par certains des grands arbres de la chênaie-hêtraie qui sont abattus, alors que d’autres sont conservés afin de donner une structure au jardin.

Le plan aquarellé sur calque, daté du 24 février 1848, alors que la ligne de chemin de fer est enfin ouverte, montre les travaux préparatoires à l’écoulement des eaux, preuve s’il en est, que les travaux d’exécution sont bien avancés.

Ce havre de paix et de quiétude au sein du domaine royal de Saint-Germain-en-Laye forme dès lors une transition entre les parterres et la forêt. Le jeu pittoresque d’une nature plus sauvage et plus poétique est, à Saint-Germain, dans un contraste saisissant avec le jardin régulier à la française créé par Le Nôtre et situé à proximité.

Voulu par Louis-Philippe, financé par la Compagnie de chemin de fer de Saint-Germain, il annonce déjà le rapide développement des jardins urbains tant appréciés sous le Second Empire.

Corinne Jouys Barbelin

 

Les fonds d'archives du service des Ressources documentaires conservent de nombreux plans et estampes illustrant l'évolution du domaine et du château. Leur étude actuelle accompagne les recherche menées dans le cadre du projet Corpus numérique sur l'histoire du château et du domaine, du Labex Les passés dans le présent qui bénéficie du soutien apporté par l’ANR au titre du programme « Investissements d’avenir » (Convention attributive d’aide :ANR-11-LABX-0026-01).

Ce plan a été présenté lors de l'exposition "Un jardin de Louis-Philippe".

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Media Name: plan_jardins.jpg
© MAN - V. Go
Plan des jardins

St Germain. Avenue du Boulingrin, Parterre. Plan daté du 31 décembre 1844 Par Alexandre Prosper Loaisel de Tréogate

Ce plan, d’une très grande précision, a été dressé peu après que le projet du tracé du chemin atmosphérique par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Saint-Germain a reçu l’approbation du Conseil des Ponts et Chaussées. Il s’agit dès lors d’attester la propriété et l’état des parcelles du domaine de la Couronne concernées par les travaux, à la veille de l’ouverture du chantier.

Le plan témoigne de la situation du Grand Parterre, du Parterre en biais et du Jardin de la Dauphine, près de deux siècles après leur création par André Le Nôtre. Les buis et topiaires ont laissé la place à de larges surfaces gazonnées, moins coûteuses à l'entretien.

Alexandre Prosper Loaisel de Tréogate, qui a signé ce plan, fut d’abord employé comme ingénieur-géomètre par la préfecture de la Seine avant de devenir, sous la monarchie de Juillet, ingénieur des Domaines de la Couronne. Il conserva cette situation jusqu’à la chute de Louis-Philippe en 1848.

La Liste civile, administration qui gérait le patrimoine du souverain, le payait à la tâche, pour établir les plans de ses différentes propriétés à travers la France, les mettre à jour ou encore en dessiner des copies. Il était en effet qualifié pour estimer les contenances et le prix des terrains pris à son employeur, et pour dresser des plans permettant à ses supérieurs d’appréhender leurs conséquences.

Le comte de Montalivet, intendant de la Liste civile, lui a également confié le soin de concevoir les aménagements imposés par la voie ferrée. C’est à lui que revient la charge de dresser non seulement les réagencements du Grand Parterre, mais également les projets d’un nouveau jardin anglais pour le terrain pris aux dépends de la forêt.

Corinne Jouys Barbelin

 

Les fonds d'archives du service des Ressources documentaires conservent de nombreux plans et estampes illustrant l'évolution du domaine et du château. Leur étude actuelle accompagne les recherche menées dans le cadre du projet Corpus numérique sur l'histoire du château et du domaine, du Labex Les passés dans le présent qui bénéficie du soutien apporté par l’ANR au titre du programme « Investissements d’avenir » (Convention attributive d’aide :ANR-11-LABX-0026-01).

Ce plan a été présenté lors de l'exposition "Un jardin de Louis-Philippe".

Carnet
Media Name: page_carnet_creuly.jpg
© MAN
Copies de l’inscription CIL XIII 5975

. Carnet de notes n°21, feuillet 15 recto, 12,5 x 19,2 cm, carnet relié (papier), notes au crayon. Général C. Creuly, Juin 1869 . Estampage (E_02_040), 99,5 x 66 cm, papier blanc épais. auteur inconnu, date inconnue . Planche « Strasbourg - Monument funéraire d'un vétéran de la légion II », n°150, 71 x 54 cm, planche cartonnée aquarellée. Général C. Creuly, 1872

L’ensemble documentaire présenté provient du fonds épigraphique conservé dans les archives du musée d’Archéologie nationale. Ce fonds est, dans sa quasi totalité, lié à la Commission de Topographie des Gaules, fondée en 1858 par Napoléon III avec pour objectif de dresser un inventaire archéologique du territoire français sous la forme de deux dictionnaires et de cartes. Il est également à mettre en relation avec la constitution du musée inauguré en 1867.

Les documents présentés concernent tous l’inscription de Strasbourg (répertoriée dans Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL), volume XIII, n°5970). Il s’agit tout d’abord du feuillet 15 d’un carnet numéroté 21, issu de l’ensemble des 23 carnets de travail conservés du général Casimir Creuly, vice-président de la Commission de Topographie des Gaules, épigraphiste reconnu, chargé, semble-t-il, plus particulièrement de l’établissement d’un recueil des inscriptions gauloises, sans doute lié à la création du musée. La copie au crayon annotée, bien qu’incomplète, est représentative des copies de travail que l’on trouve dans ces carnets, elle mentionne la réalisation d’un estampage, empreinte réalisée sur une inscription par application de papier humidifié. Parmi plus de 400 estampages conservés dans les archives du musée, un est relatif à la même inscription, réalisé sur papier blanc par assemblage de plusieurs feuilles, il n’est ni daté, ni signé mais compte-tenu de l’homogénéité du fonds, il peut raisonnablement être mis en relation avec la mention sur la copie du carnet. Enfin le troisième document présenté est une planche cartonnée et aquarellée, issue d’un ensemble d’environ 500 planches de même facture, toutes signées du général Creuly. Il semblerait ici que nous soyons face à un exemple particulièrement intéressant de conservation de l’ensemble de la chaîne opératoire aboutissant à la réalisation de planches probablement exposées dans les collections du musée : une copie de travail au crayon, mentionnant un estampage conservé et aboutissant à la réalisation d’une planche liée à l’entreprise de la Commission de Topographie des Gaules.

L’ensemble est d’autant plus précieux que le carnet 21 contient seize dessins au crayon datant de juin 1869 d’inscriptions conservées à la bibliothèque de Strasbourg, partiellement ou totalement détruites dans l’incendie de cette même bibliothèque dans la nuit du 24 au 25 août 1870 lors du siège de la ville par les armées prussiennes.

Cet ensemble documentaire permet de mettre en lumière, à côté de la collection lapidaire gallo-romaine, le remarquable fonds d’archives épigraphiques conservé par le Musée d’Archéologie nationale - Domaine de Saint-Germain-en-Laye, constitué probablement lors de la période d’activité de la Commission de Topographie des Gaules et essentiel pour l’étude des inscriptions latines de Gaule, de par sa richesse, son volume et sa diversité.

 

Pauline Cuzel

plan
Media Name: doc_20160912_1_vg.jpg
© MAN - Valorie Go
Relevé en coupe et plan d'une tranchée de fouilles
1923, encre et aquarelle sur papier, 33x25cm.

Le service des Ressources documentaires du musée d'Archéologie nationale conserve les archives des fouilles du Fort-Harrouard, en Eure-et-Loir. Ce site, occupé par intermittence du Néolithique à l'époque romaine tardive (de 3500 av. J.-C. environ jusqu'au Ve siècle ap. J.-C.), est un promontoire naturel formé par deux vallées et séparé du plateau de la forêt de Dreux par un large fossé creusé par l'homme dès le Néolithique. Il a fait l'objet de deux séries de fouilles au XXe siècle, de 1906 à 1949 et de 1983 à 1989.

 

Le document présenté ici est un relevé sur papier réalisé à l'encre et à l'aquarelle et issu des travaux de l'abbé Joseph Philippe (1876-1950). Ce dernier a exploré le Fort-Harrouard de 1906 à sa mort, interrompu seulement par les deux guerres. Il n'est pas le seul homme d’Église à s'être fait archéologue : précédé par l'abbé Cochet (1812-1875), l'un des fondateurs de la science archéologique en France, il est aussi le contemporain du plus célèbre abbé Breuil (1877-1961). Avant que la pratique ne se professionnalise, ce sont en effet les hommes détenant le savoir qui conduisent les fouilles  : instituteurs, notables, ecclésiastiques, etc.

Avec ses ouvriers, l'abbé Philippe travaillait par larges tranchées successives, consignant avec application l'emplacement des objets et des sépultures ainsi que les différents niveaux d'occupation. C'est ce qui est représenté sur ce relevé reprenant les esquisses de son carnet de fouilles. Les trois couches principales visibles sur les coupes correspondent, de bas en haut, aux époques néolithiques, de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer, qui se distinguent sur le terrain par des couleurs de terre différentes. Les cercles rouges sur le plan situé au centre désignent les endroits où une forte concentration de mobilier a été observée ; l'abbé Philippe nomme ces endroits « foyers ». Ceux-ci ont livré de très nombreux petits artefacts en silex, terre cuite, bronze, os, bois de cerf, calcaire...

Joseph Philippe a largement documenté et publié ses fouilles. Grâce à l'étude conjointe de ses carnets, ses rapports, ses inventaires d'objets découverts et ses articles, ce document non daté a pu être rattaché aux fouilles de 1923.

Le site du Fort-Harrouard a progressivement été racheté par un homme d'affaires rouennais féru d'archéologie, Louis Deglatigny, qui subventionnait les recherches de l'abbé Philippe et a fait don du terrain à l’État en 1921 et 1934. En contrepartie, le matériel mis au jour lors des fouilles devait rejoindre les collections du musée des Antiquités nationales. C'est aussi à ce musée que l'abbé Philippe, par voie testamentaire, a légué le mobilier du Fort-Harrouard qu'il conservait encore en 1950 dans son presbytère de Breuilpont. Un inventaire réalisé lors de la mise en caisse de ces objets indique que les archives de l'abbé concernant ce site archéologique ont été recueillies en même temps.

Le musée d'Archéologie nationale conserve donc aujourd’hui à la fois le mobilier issu des fouilles et la documentation produite à l'occasion de celles-ci. Il en est de même pour les fouilles conduites entre 1983 et 1989, sous la direction entre autres de Jean-Pierre Mohen, alors conservateur du musée.

 

Mathilde Vauquelin

 

 

Les deux fonds d'archives ont été décrits dans des instruments de recherche. Les fonds sont consultables sur rendez-vous auprès de la responsable du service des Ressources documentaires :

Corinne Jouys Barbelin

33 (0)1.39.10.13.02

corinne.jouys-barbelin@culture.gouv.fr

 

Photographie
Radiographie
© MAN
Radiographie de l’Œnochoé de Catillon

Radiographie de l’Œnochoé de Catillon (MAN 27357) prise en 2008 au laboratoire de restauration du musée. Musée d’Archéologie nationale, centre des archives, fonds Laboratoire, 2021001/18

Négatif à la gélatine sur plaque de verre, 13x18. Musée d’Archéologie nationale, centre des archives, fonds Plaques de verre, PV_13x18_07299.

 

Le musée d’Archéologie nationale conserve la trace des événements qui ponctuent la vie d’un objet archéologique dans les collections. Cette photographie sur plaque de verre et cette radiographie présentent un objet provenant d’une tombe de la commune de Saint-Jean-sur-Tourbe (Marne), donné au musée d’Archéologie nationale en 1883. Il s’agit d’un vase en bronze, comportant une anse et un bec tubulaire, qui permettait de puiser le vin et de le verser dans les coupes. Fruit d’une grande habileté technique et artistique et présentée dans la salle du musée La Gaule des origines, cette œnochoé a été analysée et restaurée à plusieurs reprises. Faute d’une documentation abondante, les interventions sur l’objet en question sont difficilement traçables. Il reste cependant quelques documents qui indiquent l’évolution de l’objet.

La plaque de verre sur laquelle figure l’Œnochoé de Catillon n’est pas datée, mais on peut estimer qu’elle a été produite vers la fin du XIXe siècle, peu après l’arrivée de l’objet au musée ; alors que l’objet avait été découvert en plusieurs morceaux, nous avons la preuve qu’il a étérestitué, sans doute grâce à l’ingéniosité d’Abel Maître, responsable des ateliers du musée de 1866 à 1896 ; il a donc été restauré dans un premier temps avant la fin du XIXe siècle, mais les techniques de cette restauration restaient inconnues.

 L’utilisation de la radiographie nous permet d’en savoir davantage et de voir la structure originelle ainsi que les indices des interventions successives. Grâce à cette plaque de verre, nous savons que l’œnochoé a été restaurée avant la fin du XIXe siècle ; la radiographie nous livre également le type de restauration qui avait été effectué. Cet objet a donc été renforcé de l’intérieur au moyen d’une structure en métal, composée de bandes, de tubes ainsi que d’une toile armée.

Dès les années 1960, à la suite des chercheurs Édouard Salin et Albert France-Lanord, grandes figures de la conservation curative des objets en métal, les conservateurs en charge des collections du musée d’Archéologie nationale soumettent certains objets à la radiographie, soit dans des laboratoires extérieurs comme ceux du Laboratoire de recherche des musées de France ( LRMF, devenu Centre de recherche et de restauration en 1999), soit dans le propre laboratoire du musée qui, à partir de 1998, est doté du matériel approprié. 

Même si cette technique n’est pas adaptée à tout type d’objet, elle peut être un auxiliaire précieux, comme la spectrographie, pour le conservateur et le restaurateur afin de révéler la morphologie interne des objets.

Conservées dans les fonds d’archives du service des Ressources documentaires, des radiographies illustrent les analyses effectuées au sein du musée ou par des laboratoires extérieurs. Révélatrices des techniques utilisées, mais aussi de la matérialité cachée des objets, elles complètent les dessins, les photographies, les fiches de restauration également conservées dans ce même service, afin de faciliter l’étude et la recherche des objets en archéologie.

Colombe Chuilon

 

Bibliographie :

MOHEN, Jean-Pierre : « Qu’attendre de la radiographie des objets protohistoriques en bronze ? », Bulletin de la société préhistorique française,1973, tome 70, n°7, p. 205-210.

Corot, Henri, Les vases de bronze pré-romains trouvés en France, Bulletin monumental, 1901, 65, p.539-572.