Le musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye proposera en 2025, en partenariat avec l’Institut national des recherches archéologiques préventives (INRAP) et l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du Bronze (APRAB), une exposition-bilan consacrée à l’âge du Bronze en France et en Europe (2300 – 800 av. J.-C.).
Le MAN et l’Agro-campus de Saint-Germain-en Laye réalisent des cultures expérimentales, dans le cadre de la préparation de cet évènement.
Diverses plantes cultivées
L’ers
(Vicia ervilia)
L’ers est une légumineuse proche de la lentille par sa taille et sa rusticité, mais qui n’a pas connu la même postérité que cette dernière. Pareillement originaire du Proche-Orient, il a été domestiqué dès le Néolithique, mais a pris son essor en France seulement à la fin de l’âge du Bronze, peut-être pour des questions d’adaptation, en raison de son caractère thermophile.
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Il a été largement cultivé, de la Bourgogne au Centre-Est et à la Champagne, et a pu être consommé par les humains ou les animaux, ou encore servir d’engrais vert. Sa petite graine pyramidale contient des alcaloïdes, qui lui donnent un goût amer, et qui peuvent conduire, en cas de consommation soutenue et prolongée, au lathyrisme, une maladie qui affecte le système nerveux. Il est possible que l’ers ait alors fait l’objet de traitements pour éliminer les alcaloïdes. On ne le consomme plus guère en Europe aujourd’hui, si ce n’est dans quelques régions autour de la Méditerranée.
Le lin
(Linum usitatissimum)
Le lin, originaire du Proche-Orient, est une des plus importantes plantes à fibres utilisées depuis le Néolithique, et probablement la plus anciennement cultivée. C’est une espèce annuelle, que l’on sème en mars-avril, qui fleurit en juin et que l’on récolte début juillet par arrachage, avant de procéder aux multiples étapes de traitement des fibres : rouissage, teillage...
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Le lin fournit également des semences oléagineuses, et ce n’est pas toujours simple de déterminer quelles parties de la plante ont été exploitées : les graines, les fibres, ou les deux ressources en même temps. Les climats tempérés et humides de la moitié nord de la France sont propices à la production de lin textile, ce que semblent corroborer, pour l’âge du Bronze, les découvertes croisées de semences archéologiques et de textiles en lin conservés au contact du métal.
Le pavot
(Papaver somniferum)
Le pavot somnifère est la seule plante cultivée en Europe au Néolithique qui n’ait pas été domestiquée au Proche-Orient. Originaire du Bassin méditerranéen, elle semble avoir été mise en culture en Europe méridionale. Cette espèce annuelle pousse bien sous nos latitudes, et a régulièrement été cultivée en France à l’âge du Bronze. On retrouve des vestiges de graines, et plus rarement de capsules.
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Les graines oléagineuses ont pu être employées à des fins alimentaires, et le latex à opium contenu dans les capsules comme analgésique pour la douleur, ou bien dans le cadre de rites ou de cultes. Il n’existe pas d’indice en France à propos de ce dernier usage, mais des exemples iconographiques sont connus pour le monde minoen.
La caméline
(Camelina sativa)
C’est une plante à huile, de la famille des Brassicacées, une petite cousine du colza ou de la moutarde. Originaire de la région irano-anatolienne, son essor en Europe date de la seconde partie de l’âge du Bronze, tout comme pour les millets et l’ers. Elle devient durant cette période la plante à huile la plus couramment cultivée dans plusieurs régions, dans le nord-est notamment.
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Ses semences mucilagineuses fournissent une huile dont l’odeur et le goût évoquent le chou ou le chou-rave. Pour les consommer on peut les torréfier légèrement, ou les broyer pour libérer la matière grasse. On obtient un condiment huileux, proche de la moutarde à l’ancienne. Elle a plus probablement été consommée sous cette forme, la production d’huile proprement dite exigeant une quantité d’énergie difficile à mobiliser sans moyens mécaniques.
