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L'archéologie comparée
Statuette

Statuette féminine d’Égypte prédynastique

Parmi les plus anciennes représentations plastiques de l'art égyptien, ces statuettes semblent généralement provenir de tombes bien que, la plupart du temps, leur contexte de découverte ne puisse être très clairement établi.

UN CANON DE REPRÉSENTATION ATYPIQUE

Bien que la figurine du MAN ait été modelée de manière schématique, elle est identifiable grâce à ses caractères sexuels marqués, notamment les seins et la cambrure. La tête est, à l’inverse, schématisée à l’extrême au point d’évoquer pour certains auteurs un bec d’oiseau.

Par comparaison avec d'autres exemplaires, la position des bras paraît exceptionnelle. En effet, ils sont cassés sous l’arrondi des épaules et il est donc difficile d’admettre qu’ils aient été modelés relevés, en formant un arrondi au-dessus de la tête, comme pour de nombreuses autres statuettes que les auteurs anciens qualifiaient parfois de « danseuses » ; il semble plus vraisemblable que les bras aient été posés le long du corps ou peut-être infléchis à la hauteur des coudes pour se joindre à la hauteur du ventre. En tout cas, il ne semble pas, en l’état actuel des études, qu’il y ait eu un véritable canon de représentation à cette époque reculée.

Cette statuette semble vêtue d’une longue « jupe » blanche peinte sur l’argile à l'aide d'un matériau, sans doute à base de chaux. Ses jambes ne sont pas individualisées et forment une sorte de tenon. Il est possible qu'à l'origine cette statuette ait pu être fichée en terre ou dans un support quelconque.

UNE SIGNIFICATION ENCORE MYSTÉRIEUSE

La signification d'une telle figurine, qui faisait vraisemblablement partie d’un mobilier funéraire, est loin d’avoir été complètement éclaircie. On peut évoquer à son sujet une certaine correspondance avec une partie des décors figurés sur des vases peints de la même époque qui comportent parfois des représentations analogues mais avec les bras levés comme si elles effectuaient des mouvements de danse (ou d’invocation ?). Certains auteurs leur ont attribué un rôle en relation avec l'au-delà, voire un rôle de divinité ou de « gardienne du mort ».

Toutes les sépultures de la même période chronologique n’ont pas livré systématiquement de statuettes de ce genre : il est permis de penser qu’elles étaient attribuées en fonction de la position sociale reconnue à chaque défunt. Ainsi pouvaient-elles peut-être contribuer à singulariser certains individus au sein de tout un système rituel dont l’organisation et le sens nous échappent encore largement aujourd’hui.

UNE PROVENANCE INCERTAINE

Cette statuette fait partie de la donation Morgan (1909 – 1910) mais n’a été inscrite dans l’inventaire qu’en 1939, avec un lot d’objets identifiés comme provenant de Kôm el-Akhmar (ancienne Hierakonpolis).

Cependant, un doute subsiste à propos de sa provenance. Le retard dans l’enregistrement ne permet pas de déterminer si elle provient de la collection d’Henri ou Jacques de Morgan, qui ont tous deux exploré Hierakonpolis, a plusieurs années d’écart. Alors que Jacques de Morgan ne mentionne aucune découverte de ce type dans son ouvrage publié en 1896 ; les écrits d’Henri mentionnent « une énorme masse de débris, figurines en terre cuite d’animaux, de vaches, et de récipients », parmi lesquels il aurait pu trouver cette figurine, à Kôm el-Akhmar.

Cette figurine a pu être associée à d’autres exemplaires trouvés en contexte funéraire à Ma’amariya lors des mêmes explorations (notamment dans la collection prédynastique du musée de Brooklyn, New York, États-Unis). Cependant, des différences ont été notées dans la qualité de la terre cuite. P.Ucko a suggéré qu’une analyse de l’engobe blanc permettrait de regrouper les figurines des sites de Ma’amariya et de Kôm el-Akhmar, proches de quelques kilomètres, et ainsi déterminer une potentielle provenance.

BIBLIOGRAPHIE

Catalogue sommaire illustré des collections du musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye : Archéologie comparée, Tome 1, Afrique, Europe occidentale et centrale, Paris : Réunion des musées nationaux, 1983, p. 129.

Christine Lorre, « Notice 44, Female Figure », in ed. Annie Caubet, Idols, The Power of Images, Milan : Skira, 2018.

LIENS UTILES

Vers la figurine du musée de Brooklyn

Vers le profil d’Henri de Morgan

Vers le profil de Jacques de Morgan

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