À cette époque, certains guerriers de haut rang sont enterrés accompagnés de leur char. Ces véhicules sont des chars de guerre légers, à deux grandes roues, tirés par deux chevaux.
Cette tombe à char a été établie dans une fosse creusée dans la craie.
Cet homme d’une trentaine d’années est couché sur la caisse d’un char à deux roues dans le sens du roulement du véhicule. Il porte au bras gauche un bracelet en or selon une pratique attestée depuis le VIIe siècle avant notre ère qui caractérise la parure masculine. Des boutons en bronze, conservés avec des traces de tissus à l’emplacement du buste, doivent provenir d’un riche vêtement qui était fermé par deux fibules (broches) également en bronze. Une pince à épiler en fer, probablement utilisée pour les soins du visage, est placée à côté du corps.
Au bas du corps se trouve un service de vases en céramique. L’un d’entre eux contenait des pièces de veau et de porc accompagnées d’un grand couteau en fer utilisé probablement pour la découpe et le partage de la viande.
Sur la banquette on a disposé une cruche à vin en bronze (œnochoé) d’origine étrusque. On l’utilisait pour puiser le vin, ou le mélange de vin et d’eau, bu lors du banquet funéraire et offert aux divinités.
L’équipement du défunt est déposé près de lui : son casque en bronze entre ses pieds, son épée engagée dans un fourreau en fer et trois lances sur son côté gauche. Des outils en fer (petit marteau et outils interprétés comme des gouges - outil à bout tranchant et courbe - et des ciseaux) des broches à rôtir en fer accompagnent le mort.
Le casque, de forme conique, est orné d’un décor de swastikas (symboles solaires) et de cocardes à perles de corail. Le corail, considéré comme originaire de la baie de Naples, a été très utilisé par les artisans gaulois comme éléments décoratifs d’objets métalliques, sa couleur rouge produisant un effet de contraste saisissant avec le bronze doré.
Les roues du char ont été enfoncées dans deux petites alvéoles creusées sur le fond de la fosse, de manière à réduire la hauteur du plafond de la chambre funéraire.
Des roues subsistent les bandages en fer fixés par des clous et les moyeux. Les caisses des chars sont très mal connues.
Laurent OLIVIER, Joëlle BRIERE : Autopsie d'une tombe gauloise. La tombe à char de la Gorge-Meillet à Somme-Tourbe (Marne), Cahiers du Musée d'Archéologie nationale - Numéro 2, 2016
La Gorge-Meillet, (Somme-Tourbe, Marne) IVe siècle avant notre ère