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Mobilier funéraire aristocratique

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© RMN-GP. Jean-Gilles Berizzi
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© MAN. Loïc Hamon
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© RMN-GP. Jean-Gilles Berizzi
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© MAN. Loïc Hamon
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Les tombes sont l’une des sources d’informations essentielles qui permettent d’approcher le fonctionnement des sociétés d’avant l’histoire. Le mode de sépulture caractéristique du premier âge du Fer est le tumulus : il s’agit d’un monument funéraire édifié par la collectivité au profit à chaque fois d’un seul défunt, et dont l’emplacement peut être entretenu et réaménagé durant plusieurs siècles. Seule une minorité de la population bénéficie de ce type de sépulture et est représentée par des nécropoles à caractère familial.

Entre les IXe et VIe siècles avant notre ère, ces pratiques funéraires sont dominées par les hommes et la guerre. Dans le courant du VIe siècle, une crise bouleverse cette tradition : la construction des tumulus tend à n’être plus réservée qu’à de très rares tombes de statut exceptionnel, à char ou à importations d’objets de luxe méditerranéens. La plus grande part des sépultures qui bénéficiait jusqu’alors de monuments funéraires individuels se trouve reléguée dans de simples fosses à inhumation (tombes plates). Ces sépultures s’installent souvent dans des tumulus édifiés un ou deux siècles auparavant pour la tombe de personnages avec lesquels elles paraissent entretenir des liens de descendance. Ces lignées de sépultures adventices entretiendront longtemps cette mémoire des communautés du début de l’âge du Fer : elles continueront à en fréquenter les tumulus durant les Ve et IVe siècles avant notre ère, jusqu’à ce que de nouvelles pratiques funéraires ne s’imposent avec le passage à La Tène moyenne.


Plaque à pendeloques à décor ornithomorphe
Ivory (Jura), « Forêt des Moidons »
Bronze, VIe siècle avant notre ère

Du VIIe au début du VIe siècles avant notre ère, les communautés de la Franche-Comté actuelle développent des productions métalliques originales, en partie communes avec la Suisse occidentale voisine. Ces réalisations, qui sont principalement liées au mobilier des sépultures féminines, proviennent manifestement d’ateliers régionaux. C’est surtout à partir du VIe siècle que se multiplient ces productions spécialisées qui consistent surtout en fabrication de différents bracelets portés par paire. D’autres parures, comme cette plaque ajourée à pendeloques, sont plus étonnantes.

Urne, Céramique
Sublaines, « Les Danges » (Indre-et-Loire)
VIIIe siècle avant notre ère

Ce vase est orné de bandes de peinture rouge et de lamelles d’étain formant des motifs variés. Les motifs, principalement disposés sur l’épaule, sont organisés en registres : losanges, chevrons, triangles, damier, dents de loups, quadrilatères. Un char, avec les quatre roues garnies de quatre rayons chacune et disposées autour de la caisse, est représenté avec le timon et deux chevaux disposés en sens inverse. Une petite anse arrondie décorée elle aussi de lamelles d’étain permettait de passer un doigt pour soulever cette urne à incinération qui renfermait les cendres du défunt. L’intérieur du col est aussi décoré.


Canthare attique,  Céramique
Courcelle-en-Montagne (Haute-Marne)
Tumulus de la « Motte Saint-Valentin », Ve siècle avant notre ère

À la fin du VIe siècle avant notre ère, se multiplient des tertres (tumulus) monumentaux édifiés pour des sépultures à incinération, dans lesquelles les restes brûlés du mort sont déposés dans de la vaisselle de service à boire et emballés dans du tissu. Ici, les restes incinérés du mort étaient placés dans un grand vase à vin (ou stamnos, grand vase métallique sur l’illustration) d’origine étrusque, qui était accompagné d’une coupe à boire (canthare) en céramique attique. Une épée en fer complétait le mobilier.

Les motifs principaux sont des palmettes disposées verticalement sur le col du vase. Ce canthare à figures rouges était destiné à la boisson du vin contenu dans le stamnos et peut-être aussi aux libations offertes aux divinités.

Ce type de vase a donné son nom à une série considérée comme fabriquée en Attique (région de la Grèce) après les années 480/470 avant notre ère. Cette production était peut-être destinée à l’exportation, notamment en Italie du Nord.