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L'archéologie comparée
Céramique

Deux jarres Banshan

JOHAN GUNNAR ANDERSSON ET LA PRÉHISTOIRE

La culture de Majiayao est connue dès les années 1920, lors de recherches géologiques en Chine, notamment en lien avec le travail comme conseiller du gouvernement Chinois pour les mines de Johan Gunnar Andersson (1874 – 1960). En collaborations avec des collègues chinois, il est à l’origine des premiers travaux sur la culture de Yangshao qui précède la culture de Majiayao sur le même territoire. C’est un moment crucial de l’archéologie chinoise, puisque c’est la première fois que sont réalisées des études scientifiques à propos de ces périodes en Chine. Elles n’avaient en effet jamais été mentionnées dans les documents historiques consacrés à l’histoire chinoise, bien que des objets du néolithique aient été collectionnés sous les dynasties Song (960 – 1279) et Qing (1644 – 1911). Andersson est à l’origine deces recherches, ainsi que du Musée des antiquités de l’Orient de Stockholm (Suède).

DES VASES À MOITIÉ PEINTS

Ces deux jarres sont caractéristiques de la culture de Majiayao, plus précisément de sa seconde phase, la phase Banshan. La fabrication de leur panse très arrondie, mais légèrement écrasée sur un pied étroit, et leur goulot resserré a été facilitée par l’utilisation de l’argile très plastique du nord du Fleuve Jaune, plus malléable et donc adaptée aux formes arrondies. Une autre caractéristique réside dans leur décor, seulement appliqué sur le haut de la panse, la moitié inférieure du vase étant laissée vierge. Pour la première jarre, le décor est constitué de spirales qui s’articulent autour de formes rondes ou « noyaux » ; pour la seconde, il comprend des rayures horizontales. Sur les deux, le décor se termine par une bande constituée de demi-cercles. Les motifs sont peints en noir et rouge, comme sur toutes les productions de ce type. La spirale est un thème essentiel de la culture de Majiayao. Son origine est encore débattue actuellement ; elle pourrait provenir de l’Est, de la région du Henan, notamment de la culture Miaodigou, mais elle pourrait tout aussi bien avoir été transmise par des cultures d’Asie Centrale. Ces jarres étaient déposées dans des fosses, soit fichées dans le sol, soit empilées les unes sur les autres. Cette façon de les stocker expliquerait l’absence de décor en partie basse. Une autre hypothèse voudrait que ces motifs aient pu permettre de les reconnaitre individuellement, en fonction de leur contenu.

LE SIGNE DE RÉSEAUX COMMERCIAUX COMPLEXES

La céramique est un indicateur essentiel de la culture de Majiayao. Elle permet d’en définir plusieurs phases en se fondant sur les évolutions plastiques et iconographiques. La production de vases Majiayao perd progressivement en qualité de phase en phase, les formes étant moins stables, les motifs moins soignés au cours du temps. Selon certains spécialistes, ce phénomène pourrait être expliqué par une production intensive en réponse à une demande toujours plus grande à des fins funéraires, deuxième fonction de ces récipients après le stockage. Cette évolution pourrait être liée à la démographie de la Chine du Nord au Néolithique. Certains auteurs affirment aussi que cette demande a suscité l’émergence de réseaux d’échanges interrégionaux, certains groupes parvenant à garder une production qualitative. Cela prouverait l’existence de systèmes socio-économiques complexes, avec de véritables réseaux commerciaux, ces céramiques devenant des produits de large diffusion, et non plus une production locale réalisée par chaque village en fonction de ses besoins.

BIBLIOGRAPHIE

Catalogue sommaire illustré des collections du musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye : Archéologie comparée, tome 2 : Europe orientaler, Asie, Océanie, Amérique ; Paris : Réunion des musées nationaux, 1989, p. 176.

Hung, Ling-yu, "Pottery Production, Mortuary Practice, and Social Complexity in the Majiayao Culture, NW China (ca. 5300-4000 BP)" (2011). All Theses and Dissertations (ETDs). 589. https://openscholarship.wustl.edu/etd/589

Danielle Elisseeff, Art et archéologie : la Chine du néolithique à la fin des Cinq Dynasties (960 de notre ère), Paris, École du Louvre, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux (Manuels de l'École du Louvre), 2008.

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