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Les collections archéologiques

Du Paléolithique au Mésolithique
La "Vénus" de Tursac RMN-GP Jean-Gilles Berizzi
La "Vénus" de Tursac
Sculpture

La "Vénus" de Tursac

Cette statuette a été découverte dans l'abri du Facteur à Tursac (Dordogne), en 1959, lors des fouilles archéologiques dirigées par Henri Delporte, conservateur des collections paléolithiques au Musée d'Archéologie nationale.


Elle appartenait à une couche archéologique clairement attribuée à la culture gravettienne (vers – 25 000 ans).

En plus des indications stratigraphiques, les fouilles ont livré des informations topographiques de première importance. La statuette se trouvait près de la paroi de l'abri, dans une zone périphérique de l'habitat, loin du foyer et des autres vestiges, tels que les outils, les armes ou les restes de faune.

 
Les hommes préhistoriques voulaient-ils protéger la « Vénus » ou la séparer de leurs activités quotidiennes ?

Seuls un radius et un cubitus de boviné ont été découverts près de la statuette. Il semble que les Gravettiens aient déposé une patte de bison ou d'aurochs, mais il est difficile d'en connaître la raison : offrande, repas rituel ou sacrifice...

La « Vénus » de Tursac a été sculptée dans une pierre dure, de la calcite brune ambrée translucide. Elle a probablement été façonnée à partir d'un galet de forme aplatie et légèrement asymétrique, le côté droit étant un peu plus convexe que le côté gauche. Il ne reste que quelques traces de percussion sur la face postérieure de la statuette, qui a été soigneusement polie.

La représentation, extrêmement stylisée, comprend trois parties principales : le tronc, les jambes et le pédoncule. La moitié supérieure du tronc paraît atrophiée ; la tête, les épaules et les bras sont totalement absents. Plus surprenant, pour une statuette féminine préhistorique, les seins ne sont pas non plus figurés. En revanche, le ventre est volumineux, massif et porté très bas. On a l'impression d'une femme sur le point d'accoucher.

Les jambes sont seulement esquissées, courtes et sans pieds. Le bassin est large, les reins cambrés, les cuisses sont fortes et les fesses saillantes. Les jambes semblent repliées sous le corps, en position accroupie.

Inséré entre le ventre et les jambes, le pédoncule a été interprété de plusieurs façons. Certains auteurs y vont vu un sexe masculin, et, de ce fait, la figuration d'un acte sexuel ; d'autres, un enfant, et la figuration d'un accouchement. Enfin, le pédoncule servait peut-être à planter en terre la statuette.

Une centaine de statuettes féminines ont été découvertes dans toute l’Europe, des Pyrénées à la Sibérie, et ont été attribuées au Gravettien, entre – 29 000 à – 22 000 ans environ. Elles montrent une grande uniformité stylistique et probablement symbolique. La « Vénus » de Tursac appartient pleinement à ce groupe, et ressemble fortement à une de ces statuettes, la « Vénus » de Sireuil, également découverte en Dordogne.

Plus que des figurations de femmes, il semble que ce soient des représentations de la féminité et de la maternité, de la fécondité et de la prospérité, incarnant aux yeux des hommes préhistoriques la survie du groupe et de l’humanité

 

Vénus de Tursac by Musée d'Archéologie Nationale on Sketchfab

 

 

BIBLIOGRAPHIE

Breuil Henri, Peyrony Denis ; Statuette féminine aurignacienne de Sireuil (Dordogne) ; Revue Anthropologique, tome 40, p. 44-47, 1930

Delporte Henri ; Chefs d'œuvre de l'art paléolithique ; Musée des Antiquités Nationales - Château de Saint-Germain-en-Laye ; Exposition du 25 juin au 1er décembre 1969 ; Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1969

Delporte Henri ; L'objet d'art préhistorique ; Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, Collection Albums, Paris, 1981

 

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