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Sépulture à char féminine

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© MAN. Loïc Hamon

De très riches tombes apparaissent dans le courant du VIe siècle avant notre ère, à la périphérie d’une série de centres de pouvoir, dont les plus importants, en France, sont ceux des secteurs de Vix (Côte-d’or) et de la haute vallée de la Saône (Haute-Saône). Ces sépultures aristocratiques sont associées à la construction de tertres funéraires monumentaux. Le volume de ces tumulus peut atteindre plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes de matériaux. Les défunts sont inhumés à l'intérieur de chambres funéraires en bois, dans lesquelles est déposé un char à quatre roues, le plus souvent d’un type élaboré, qui paraît provenir d’ateliers spécialisés situés en Allemagne du sud-ouest. Un service à boire en vaisselle métallique provenant de Méditerranée et pouvant contenir plusieurs centaines de litres de boisson est en général associé à la tombe.

Pour l’essentiel, ce sont des sépultures masculines, mais l’afflux de richesses méditerranéennes venant se concentrer dans ces aristocraties paraît bien déstabiliser le fonctionnement traditionnel de la société. Dorénavant, les femmes jouent un rôle déterminant et bénéficient dans leurs tombes des signes de pouvoir que constituent les chars et les services à boire.

La « princesse » bourguignonne qui possédait ces bijoux mesurait plus d’1,80 m. Elle reposait sur la caisse d’un luxueux char à quatre roues tiré par deux chevaux. Les quatre roues, soigneusement enveloppées dans du tissu, étaient placées à plat de chaque côté du corps.

Un large bracelet en or au décor géométrique très moderne était porté à chacun des bras de cette aristocrate.

La feuille d’or est décorée au repoussé et à l’estampage dans la longueur, d’un groupe de lignes longitudinales et de bandes de x accolés. Aux extrémités, d’étroites barrettes décorées de bossettes sont rapportées par soudure.

Ces deux bijoux identiques sont formés d’un ruban en or décoré au repoussé et par estampage de lignes droites et de zigzags (couchés accolés). Sur la face extérieure sont soudées seize rangées de deux petites capsules constituées chacune de trois cupules soudées. Etant donnés leur taille et leur poids (environ 25 grammes chacune), la « princesse » de Sainte-Colombe pouvait-elle encore bouger sa tête lorsqu’elle portait ses boucles d’oreilles ?