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Chaussure de soldat romain

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© GPRMN/MAN/Jean-Gilles Berizzi
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© MAN / H. Chew
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On attribue à l’empereur Caius Iulius Caesar Germanicus, mieux connu sous le nom de Caligula (37-41), la décision d’attribuer à chaque soldat une paire de sandales à lanières, la caliga. Ce soulier vaudra à l’empereur son surnom de caligula, petite sandale.

UN EXCEPTIONNEL DÉPOTOIR D'OBJETS E CUIR

C’est à l’occasion de travaux dans le centre de Mayence (Allemagne), en 1857, qu’est mis au jour un étonnant amas d’objets en cuir parmi lesquels 21 caligae presque complètes, 3 chaussures fermées et plus de 3000 fragments de chutes de cuir de divers éléments. Leur conservation est due à leur enfouissement dans une zone humide, vraisemblablement un ancien marais proche du Rhin.

CE QUE L'ON SAIT DU PROPRIÉAIRE DE LA CHAUSSURE…

Cette sandale a pu être portée par un soldat de l’une des légions créées par Caligula en 39 pour ses opérations militaires en Germanie et stationnées à Mongotiacum, la ville actuelle de Mayence. Il pourrait s’agir de la XXIIe légion Primigenia qui sera transférée temporairement au camp de Xanten ou de la XVe légion Primigenia, anéantie par le soulèvement du peuple batave en 70.

Au fil des siècles, des masses considérables de produits en cuir très diversifiés ont été consommées par ces troupes, sans qu’on sache si ces objets étaient produits sur place ou importés. L’importance militaire durable de Mongotiacum rend plausible l’existence sur place d’ateliers d’artisanat du cuir et peut-être même de préparation des peaux, dans le camp légionnaire ou dans les canabae voisines, les baraques de civils. On pouvait y fabriquer des chaussures, y réparer du matériel en cuir, voire produire des objets manufacturés de différentes natures.

UN OBJET CÉLÈBRE DÈS LE XIXe SIÈCLE

La chaussure, ainsi que des fragments de cuir, de textiles et de mousses, sont offerts en 1863 à Napoléon III par le Römisch-Germanisches Zentral-museum de Mayence. Quelques années après l’ouverture du musée des Antiquités nationales, en 1867, l’empereur demande à Auguste Bartholdi, l’auteur de la Statue de la Liberté, de réaliser le mannequin d’un légionnaire romain. La caliga de Mayence sert de modèle à cette sculpture en plâtre et l’original est présenté dans une vitrine à ses pieds. Emblématique de l’histoire de la conquête romaine, cette sandale sera souvent reproduite, en particulier dans les manuels d’Histoire.
 

Notice rédigée par Thierry Dechezleprêtre
 

BIBLIOGRAPHIE

CHEW, Hélène. Du nouveau sur la caliga de Mayence. Archéologia n° 574, 2019, p. 20-21.

CHEW, Hélène. Reconstitution de légionnaire romain. D'Alésia à Rome. L'aventure archéologique de Napoléon III (1861-1870). Paris : Réunion des Musées Nationaux, 2020, p. 165.

WITTMAN, Josef. Chronik der niedrigsten Wasserstände des Rheins vom Jahr 70 n. Chr. Bis 1858. Zeitschrift des Vereins zur Erfroschung der rheinischen Geschichte und Alterthümer in Mainz, s. d., n°2, 1859-64, p. 6-141.

LIENS UTILIES

Présentation dans le cadre de l'objet du mois