Abbesse, matrone et mater familias

Les femmes tiennent dans la Gaule mérovingienne une place tout à fait particulière. Si les souveraines et plus généralement les femmes gravitant autour du pouvoir royal ont été largement étudiées, celles qui relèvent du milieu « sénatorial » sont plus rarement envisagées.

En portant une attention particulière aux lieux de pouvoir, ainsi qu’aux marqueurs de la compétition sociale pour les VI^e et VII^e siècles, un certain nombre de femmes appelées matrona ou mater familias tiennent des rôles éminents. Elles sont réellement en position d’actrices, voire d’arbitres de la compétition. Ces rôles sont toutefois réservés à quelques personnes, de riches notables souvent veuves, dont le statut est toujours explicité par une titulature bien précise.

De même, leurs actes semblent circonscrits dans un champ bien défini, contre des adversaires et pour des enjeux de niveaux intermédiaires, ceux de la familia. Cependant il ne faudra pas sous-évaluer leurs actions car pour peu qu’elles respectent ces règles, tous les moyens leur sont alloués, même la violence physique.

Conférence par Adrien Bayard, Maître de conférences en Histoire médiévale et archéologie à l’Université d’Artois, Centre de Recherches et d’Études, histoire et sociétés,  membre associé au LAMOP (UMR 8589)