Que vient faire un philosophe chez les archéologues préhistoriens ? La question peut d’autant plus se poser que les philosophes ont jusqu’ici entretenu un rapport fort pauvre à la préhistoire, comme s’ils n’avaient pas encore pris acte de ses enjeux. Comment et pourquoi remédier à cette situation ? À quoi pourrait bien ressembler une philosophie de la préhistoire ?
Tirant profit d’une critique du terme même de “préhistoire”, l’idée est ici de réfléchir aux enjeux de la discontinuité historique qui s’est instaurée, pour la condition humaine, entre la fin du Paléolithique récent et le début du processus de néolithisation. En quoi consistent les cosmologies symboliques mises en place par les diverses cultures concernées ? Comment y avoir accès ? Quel sens cela a-t-il de la comparer ?
S’efforcer de répondre à ces questions n’est pas seulement proposer des concepts aux préhistoriens. C’est également se rendre attentif à ce que l’archéologie préhistorique peut apprendre au philosophe sur les conditions d’apparition et les enjeux de sa propre discipline. Telles sont les conditions d’un véritable échange disciplinaire.
Conférence par Philippe Grossos, professeur de philisophie à l'unversité de Poitiers. Spécialiste d'art paléolithique et de préhistoire
