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Relevé en coupe et plan d'une tranchée de fouilles

Le service des Ressources documentaires du musée d'Archéologie nationale conserve les archives des fouilles du Fort-Harrouard, en Eure-et-Loir. Ce site, occupé par intermittence du Néolithique à l'époque romaine tardive (de 3500 av. J.-C. environ jusqu'au Ve siècle ap. J.-C.), est un promontoire naturel formé par deux vallées et séparé du plateau de la forêt de Dreux par un large fossé creusé par l'homme dès le Néolithique. Il a fait l'objet de deux séries de fouilles au XXe siècle, de 1906 à 1949 et de 1983 à 1989.

 

Le document présenté ici est un relevé sur papier réalisé à l'encre et à l'aquarelle et issu des travaux de l'abbé Joseph Philippe (1876-1950). Ce dernier a exploré le Fort-Harrouard de 1906 à sa mort, interrompu seulement par les deux guerres. Il n'est pas le seul homme d’Église à s'être fait archéologue : précédé par l'abbé Cochet (1812-1875), l'un des fondateurs de la science archéologique en France, il est aussi le contemporain du plus célèbre abbé Breuil (1877-1961). Avant que la pratique ne se professionnalise, ce sont en effet les hommes détenant le savoir qui conduisent les fouilles  : instituteurs, notables, ecclésiastiques, etc.

Avec ses ouvriers, l'abbé Philippe travaillait par larges tranchées successives, consignant avec application l'emplacement des objets et des sépultures ainsi que les différents niveaux d'occupation. C'est ce qui est représenté sur ce relevé reprenant les esquisses de son carnet de fouilles. Les trois couches principales visibles sur les coupes correspondent, de bas en haut, aux époques néolithiques, de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer, qui se distinguent sur le terrain par des couleurs de terre différentes. Les cercles rouges sur le plan situé au centre désignent les endroits où une forte concentration de mobilier a été observée ; l'abbé Philippe nomme ces endroits « foyers ». Ceux-ci ont livré de très nombreux petits artefacts en silex, terre cuite, bronze, os, bois de cerf, calcaire...

Joseph Philippe a largement documenté et publié ses fouilles. Grâce à l'étude conjointe de ses carnets, ses rapports, ses inventaires d'objets découverts et ses articles, ce document non daté a pu être rattaché aux fouilles de 1923.

Le site du Fort-Harrouard a progressivement été racheté par un homme d'affaires rouennais féru d'archéologie, Louis Deglatigny, qui subventionnait les recherches de l'abbé Philippe et a fait don du terrain à l’État en 1921 et 1934. En contrepartie, le matériel mis au jour lors des fouilles devait rejoindre les collections du musée des Antiquités nationales. C'est aussi à ce musée que l'abbé Philippe, par voie testamentaire, a légué le mobilier du Fort-Harrouard qu'il conservait encore en 1950 dans son presbytère de Breuilpont. Un inventaire réalisé lors de la mise en caisse de ces objets indique que les archives de l'abbé concernant ce site archéologique ont été recueillies en même temps.

Le musée d'Archéologie nationale conserve donc aujourd’hui à la fois le mobilier issu des fouilles et la documentation produite à l'occasion de celles-ci. Il en est de même pour les fouilles conduites entre 1983 et 1989, sous la direction entre autres de Jean-Pierre Mohen, alors conservateur du musée.

 

Mathilde Vauquelin

 

 

Les deux fonds d'archives ont été décrits dans des instruments de recherche. Les fonds sont consultables sur rendez-vous auprès de la responsable du service des Ressources documentaires :

Corinne Jouys Barbelin

33 (0)1.39.10.13.02

corinne.jouys-barbelin@culture.gouv.fr

 

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