Des Gaulois à Alexandrie
Daninos Pacha prétendait qu’elles provenaient d’une nécropole située au sud-est d’Alexandrie, à Hadra, l’antique Éleusis.
Grâce aux inscriptions, il a été possible à Adolphe Reinach*(2), alors jeune épigraphiste, de rapprocher les stèles du MAN de celles découvertes dans la tombe dite « des Mercenaires », mise au jour en 1885.
En effet, deux des stèles conservées au MAN (31234 et 31235) ont été publiées avec cette provenance dans la Revue Archéologique en 1887*(3). Et les plaques 31232 et 31233 en proviennent certainement aussi. Cette tombe contenait des centaines de niches fermées par une dalle en calcaire en forme de stèle à fronton. Dans les niches, des vases en terre cuite conservaient les cendres des défunts.
D’après les inscriptions retrouvées, tous étaient des militaires d’origine étrangère, Grecs de Grèce continentale, Crétois, Thraces et Galates, qui vivaient à l’est d’Alexandrie dans la seconde moitié du IIIe siècle avant notre ère.
Même si les plaques du MAN sont très effacées, il est possible d’y distinguer des silhouettes.
Sur les plaques 31234 et 31235 un guerrier vêtu d’une tunique et d’une chlamyde semble tenir un long bouclier ovale, élément distinctif des guerriers galates.
La première plaque est celle correspondant à la sépulture d’Ailéaratos, un Galate aux cheveux roux, l’autre porte le nom d’une femme, " ΦΙΛΕΙΣΤΑ ", Phileista, qui a sans doute pris soin d’offrir une tombe à son mari ou à son père galate.
Sur la plaque 31232, qui ne porte pas d’inscription, le guerrier se détache nettement sur un fond clair et on distingue encore son épée dont il semble tenir le pommeau de sa main droite, tandis que son bras gauche est appuyé sur sa lance.
La plaque 31233, inscrite au nom du Galate Pyrrhos, est par contre très abîmée et seul le grand bouclier se devine nettement.
Ces étrangers ont des tombes qui ressemblent en tout point à celles des autres Alexandrins : inscription en grec et utilisation du répertoire iconographique funéraire habituel du guerrier. Même s’ils ne sont pas inhumés avec les autres habitants, ils semblent s’être intégrés à la culture grecque, loin de l’image de « barbare » véhiculée par l’art hellénistique.
D’humbles témoignages de la peinture antique
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