Des Gaulois à Alexandrie
À la fin des années 1990, dans le cadre d’une vaste étude*(4) sur la peinture grecque antique menée par Agnès Rouveret et Philippe Walter sur les collections du Louvre*(5), les dalles peintes du MAN ont bénéficié d’une série d’analyses au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France permettant de mieux comprendre leur fabrication.
Ces peintures ont apparemment été produites en série, sans dessin préparatoire, directement sur un fond coloré. Et l’analyse des pigments a mis en évidence la richesse de la polychromie (hématite rouge, goethite jaune, carbonate de plomb blanc, vanadinite vermillon orangé) et la présence de matériaux précieux tels le cinabre, d’un rouge profond. La mauvaise conservation des pigments a été causée par l’utilisation d’un enduit à base de plâtre pour la couche de fond, fragile en présence d’humidité.
Ces découvertes ont permis d’imaginer le clinquant de ces modestes représentations funéraires et rappellent le goût alexandrin pour les peintures aux couleurs chatoyantes, sans doute trop populaire pour les Romains qui y virent par la suite un signe de décadence de la peinture grecque. La restauration qui vient de s’achever des stèles 31233, 31234 et 31235, désormais nettoyées et consolidées par Anne Liégey, comme précédemment la stèle 31232, permet à notre oeil moderne de percevoir encore quelques éclats de ces colores florides*(6).
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