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La Gaule romaine
Stèle

Stèle funéraire d'Apinosus Iclius

La stèle adopte la forme d’un édicule doté d’un fronton, supporté par deux pilastres dont les chapiteaux sont à peine indiqués. Le défunt se dresse au centre dans une niche, accompagné à sa droite par un chien et à gauche par un coq. Le bas de la stèle est cassé, mais il est probable que toute la zone non sculptée était enterrée, le sol arrivant au niveau des pieds du personnage.

La stèle marquait l’emplacement de la tombe, ce qui évitait qu’elle ne soit violée par le creusement d’une autre sépulture. Elle permettait aussi à la famille de retrouver son défunt, et d’accomplir sur sa tombe les rites funéraires nécessaires à son repos et à celui des vivants (offrandes, libations, repas).

La représentation du défunt vise en général à perpétuer son souvenir, mais aussi, pour les monuments les plus riches, son prestige et sa puissance. Les sépultures étant situées en dehors des agglomérations, ici la petite agglomération d’Intaranum (Entrains, dans la Nièvre), le long des voies, c’était aussi une façon d’interpeller le passant.

Dans la partie supérieure de la stèle est gravée une inscription en langue latine. À gauche et à droite, les deux lettres D et M sont les lettres initiales de D(iis) M(anibus) « Aux dieux Mânes ». Ces dieux sont les esprits des morts divinisés, auxquels un culte est rendu. La formule, abrégée, figure sur la plupart des monuments funéraires gallo-romains à épitaphe à partir de la fin du Ier siècle après Jésus-Christ, sans que l’on sache si elle était comprise de tous, ou simplement gravée par habitude.

Entre les deux s’inscrit le nom du mort, APINOSUS ICLIUS, gravé de façon maladroite, puisque les lettres sont de hauteur inégale et que le petit C de Iclius est coupé par un premier L, gravé trop près, et recommencé ensuite. Les inscriptions funéraires fournissent parfois l’âge du défunt, mais rarement la cause de sa mort.

Les stèles funéraires fournissent souvent des indications précieuses sur le costume des Gallo-romains, dont de très rares pièces en tissu et en cuir nous sont parvenues. Ici, Apinosus Iclius est vêtu d’un lourd manteau à manches longues. Il s’agit d’un vêtement cousu.

Il porte, nouée autour du cou, une écharpe. Les représentations antiques de cet accessoire aujourd’hui banal sont très rares, et celle-ci permet même de distinguer ses franges. Bien qu’aucun détail significatif ne soit sculpté, Apinosus Iclius porte sans doute des bottines en cuir.

Dans sa main droite, le défunt tient un large marteau ou un maillet. Cet outil symbolise son métier et prouve la fierté qu’Apinosus Iclius en tirait. Le marteau étant utilisé dans les artisanats du bois, de la pierre et du métal, il est difficile de proposer pour lui une activité précise. Les forgerons sont en général représentés avec un marteau et une pince, alors qu’il tient ici dans sa main gauche un pot, symbolisant sans doute le repas funéraire.

En Gaule romaine, dans certaines régions, un nombre assez important de stèles funéraires montrent le défunt accompagné de ses outils, ou encore pratiquant son métier. Forgerons, sabotiers, scieurs de long, drapiers, foulons, peintres, bouchers et boutiquiers sont ainsi montrés à l’ouvrage.
 

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