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Les collections

Du Paléolithique au Mésolithique
crâne

Mégacéros

Le crâne de Mégacéros (Megaloceros giganteus) appartient à un cerf gigantesque, aujourd’hui disparu. Depuis plus de 150 ans, il accueille les visiteurs dans la première salle du musée et ne manque pas de les impressionner.

LA PREHISTOIRE AU MUSEE DE SAINT-GERMAIN

Alors que le décret de 1862, portant création du Musée de Saint-Germain, ne mentionne que les antiquités celtiques et gallo-romaines, une science nouvelle apparaissait : l'archéologie préhistorique. Jacques Boucher de Perthes, le père de la préhistoire, fait généreusement don de ses collections au musée en devenir. C'est pourquoi Émilien de Nieuwerkerke, directeur des musées impériaux, décide d'étendre le cadre chronologique du Musée de Saint-Germain aux temps les plus reculés. La commission d'organisation du musée qu'il préside s'adjoint les conseils actifs et avisés d'un autre pionnier de la préhistoire, Édouard Lartet. Celui-ci donne évidemment ses propres collections, mais il travaille également à faire acquérir par le musée les objets d’art, les armes et les outils, en matières lithiques (pierre) ou osseuses, et les vestiges fauniques nécessaires à la présentation des époques préhistoriques (on dit alors « anté-historiques »). Il faut expliquer la grande ancienneté de l’homme à un public qui la découvre. Il s’agit de montrer que les premiers outils de silex taillés sont recueillis dans des couches géologiques anciennes, associés à des ossements d’animaux préhistoriques disparus. D’où la grande importance de la faune dans la présentation.

L'ARRIVEE DU CRANE DE MEGACEROS

Le 9 novembre 1866, dans un courrier enthousiaste, le pionnier de la préhistoire Édouard Lartet informe Émilien de Nieuwerkerke, directeur des musées impériaux, et Alexandre Bertrand, conservateur du Musée de Saint-Germain, de l'arrivée imminente d'une pièce remarquable, une tête de « grand cerf d'Irlande ». Ce crâne entier de Mégacéros est acquis, à titre gratuit, six mois avant l’inauguration du musée, par l’intermédiaire d’un éminent géologue irlandais, Joseph Beete Jukes. En effet, de nombreux squelettes de ce gigantesque cerf sont conservés et découverts dans les tourbières d’Irlande, à la fin du XIXe siècle. Le 12 mai 1867, jour de l'inauguration du musée, la salle de Préhistoire et plus particulièrement le Mégacéros ne manquent pas d'impressionner les visiteurs et les journalistes. Ce sont d’ailleurs des gravures de cette salle, avec le crâne au centre, qui sont choisies pour illustrer les articles relatant l’événement. Depuis plus de 150 ans, le crâne de Mégacéros est toujours exposé dans la première salle, où il a pour vocation d’accueillir les visiteurs et de les émerveiller. Restauré en 2023, il voit sa conservation et sa présentation esthétique améliorées, en vue de sa réinstallation dans la galerie du Paléolithique rénovée.

LE MEGACEROS,UN CERVIDE GIGANTESQUE

De son nom scientifique Megaloceros giganteus, le Mégacéros est un cervidé gigantesque. Il peut mesurer jusqu’à deux mètres au garrot et ses bois peuvent atteindre une envergure de quatre mètres. D’ailleurs, « megaloceros » signifie « grandes cornes » en grec. Sa bosse dorsale, plus foncée, est figurée dans l’art. Il est adapté à des climats froids et à des milieux ouverts, steppes ou toundras. Apparu en Asie centrale, il y a 400 000 ans, il occupe ensuite le continent eurasiatique. Il figure parmi les animaux chassés et consommés par les hommes préhistoriques. Ses bois sont parfois utilisés dans la fabrication d’outils. Absent de l’art mobilier (art des objets), il est rare mais facile à identifier dans l’art pariétal (art des parois). Les peintures de la grotte Chauvet (Ardèche), à l’Aurignacien (entre – 44 000 et – 34 000 ans), et de la grotte de Cougnac (Lot), au Gravettien (entre – 34 500 et – 25 000 ans environ), sont imposantes. Le mégacéros s’éteint à la fin de la dernière glaciation, entre – 10 000 et – 8 000 ans environ, en raison du réchauffement du climat et du développement du couvert forestier. Comme le mammouth et l’ours des cavernes, il fait partie, dans notre imaginaire collectif, des grands animaux préhistoriques disparus.

BIBLIOGRAPHIE

BOURDIER, Camille. GOUTAS, Nejma. KUNTS, Delphine. Le Mégacéros : présence/absence d’un cervidé qui ne pas inaperçu… ou presque ! In : CATTELAIN, Pierre, GILLARD Marie, SMOLDEREN Alison (dir.), Disparus ? Les mammifères au temps de Cro-Magnon en Europe. Musée du Malgré-Tout, Treignes. 6 mai - 11 novembre 2018. Treignes : Cedarc, 2018, p. 139-154.

CHEW, Hélène. Musée des Antiquités nationales. Saint-Germain-en-Laye. Paris : Réunion des musées nationaux, 1989, 270 p. (notice, p. 32, fig. 11).

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GUÉRIN, Claude. PATOU-MATHIS, Marylène. Les grands mammifères plio-pléistocènes d’Europe. Paris : Masson, Collection Préhistoire, 1996, 292 p.

SCHWAB, Catherine. L’art mobilier au Musée d’Archéologie nationale : présentation et contextualisation. In : CLEYET-MERLE, Jean-Jacques. GENESTE, Jean-Michel. MAN-ESTIER, Elena. L'art au quotidien – Objets ornés du Paléolithique supérieur. Colloque international, Les Eyzies-de-Tayac. 16-20 juin 2014. Paléo, numéro spécial, 2016, p. 67 à 85.

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