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L'âge du Bronze
Céramique

La grotte de Rancogne

La grotte de Rancogne est située sur la commune du même nom, à 20 kms au nord-est d’Angoulême. Elle fait partie d’un vaste réseau karstique (zone de plateaux calcaires) qui a connu des occupations répétées durant l’âge des Métaux. L’occupation des cavernes n’est en effet pas le seul fait des préhistoriques. Comme beaucoup d’autres cavités en France, dans le Massif Central et ses marges, les Alpes ou le Jura, la grotte de Rancogne a été utilisée par les populations de l’âge du Bronze et du Fer, et même au-delà, à l’époque romaine, au Moyen Âge et aux Temps modernes.

Claude Burnez et Michel Gruet y ont mis au jour un matériel céramique considérable : plus de 50 000 tessons.

On distingue ainsi : des céramiques au décor excisé-estampé au Bronze moyen, auxquelles succèdent, au Bronze Final, des céramiques cannelées, puis une grande série d’assiettes à guirlandes décorées au peigne, des plats à registres concentriques, des vases en bulbe d’oignon, des coupes polychromes rouges et noires... Parallèlement à ces céramiques fines, une centaine de grandes jarres de stockage a été découverte. Cet ensemble exceptionnel permet de mieux cerner la réalité de l’âge du Bronze en Centre-Ouest, jusque-là surtout connue par des dépôts métalliques.

L’interprétation de la grotte reste toutefois énigmatique : s’agit-il d’une grotte-temple où les dévots de l’âge du Bronze sacrifiaient leurs plus belles céramiques à quelque culte chthonien ? S’agit-il d’une grotte-tombeau, comme le fait soupçonner la présence de quelques ossements ? S’agit-il encore d’un habitat-refuge ou de l’annexe d’un habitat voisin ? L’absence de stratigraphie (superposition des couches) , l’impossibilité de mettre en évidence une organisation spatiale dans la cavité brouillent les pistes et laisse la question en suspens.

Cette urne de couleur beige clair, aux parois bien lissées est sans doute le vase le plus célèbre de Rancogne. Sur le haut de sa panse se déroule une frise décorative particulièrement originale, juxtaposant 16 panneaux quadrangulaires. La plupart présentent des signes géométriques : croix de Saint André, damiers, rangées d’ocelles, triangles hachurés… Un seul se distingue par un motif figuratif : il est occupé par trois silhouettes anthropomorphes schématiques. La tête prend la forme d’une ocelle estampée, le corps est fait au double trait incisé. Bras et jambes écartés, ces trois bonshommes semblent se tenir la main.

Ce vase du VIIIe siècle av. J.-C., a suscité d’abondants commentaires. Ses représentations gravées n’ont-elles qu’une valeur ornementale, ou peut-on parler à leur propos de pictogrammes, c’est-à-dire de dessins stylisés fonctionnant comme un code, une pré-écriture ? L’agencement entre les panneaux semble en effet obéir à des règles plus complexes qu’un simple jeu décoratif. On connaît d’autres exemples de vases à pictogrammes en France, comme à Sublaines (Indre-et-Loire), mais surtout sur la façade languedocienne et le long de la vallée du Rhône, c’est-à-dire dans des zones largement ouvertes aux influences méditerranéennes. Or, vers 1200 avant J.-C. l’alphabet phénicien se constitue, l’écriture grecque et étrusque se met en place vers le VIIIe siècle… Autant de phénomènes qui ont pu marquer les esprits des populations qui vivaient sur notre territoire à la même époque.

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