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Le Néolithique
Céramique

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A l’extrémité de la presqu’île de Quiberon, sur la pointe de Conguel, se trouve un petit dolmen à couloir enfoui dans la dune littorale. Il était autrefois recouvert par un cairn (colline artificielle constituée de pierres). Si l’apparence de ce dolmen est aujourd’hui peu spectaculaire, son intérêt est double. Des squelettes y ont été découverts au moment de la fouille, en 1892, ce qui est rare en Bretagne ; ils ont été préservés par le sable, alors qu’ailleurs les sols acides armoricains ont dissous pratiquement tous les ossements.

Outre la présence de ces individus inhumés, l’ensemble de Conguel est également remarquable par le mobilier céramique mis au jour, dont trois exemplaires sont ici représentés. Quoique ce dolmen ait été étudié au siècle dernier, il a fait l’objet d’une fouille relativement fine. Deux niveaux d’occupation ont pu être distingués, repérables à deux pavements de granite. La mise en évidence de cette stratigraphie a permis de classer chronologiquement les céramiques retrouvées les unes par rapport aux autres, et de distinguer les plus anciennes des plus récentes.

Tout comme le vase « réparé » situé en haut à droite de la photographie, ce vase a été retrouvé dans la couche supérieure du dolmen, correspondant à l’utilisation la plus récente du monument. Il est remarquable par sa forme biconique, son fond plat et le décor de son col orné de lignes profondément incisées dans l’argile à l’aide d’une baguette. Deux exemplaires presque identiques ont été retrouvés dans ce niveau aux côtés de deux squelettes. Ils ont permis de définir un horizon chronologique dénommé « Conguel supérieur », que l’on peut situer à l’extrême fin du Néolithique. Ces vases étaient en effet associés à une céramique campaniforme, ces pots en forme de cloche caractéristiques des tous premiers temps de l’âge des métaux.

On a ici le témoignage d’une réparation d’un pot fêlé. Deux perforations ont été aménagées de part et d’autres de la cassure, probablement à l’aide d’un foret en silex. Elles permettaient le passage d’un lien qui maintenait solidaires les deux parties fragilisées du vase. Cette technique astucieuse permettait pour un temps de prolonger la durée d’utilisation du vase avant qu’il ne soit nécessaire d’en réaliser un autre.

Au Néolithique, la production de céramiques ne fait pas encore l’objet d’un artisanat spécialisé. Elles sont réalisées dans le cadre domestique par chaque famille. Le tour et le four n’existent pas encore. Des boudins d’argile roulés à la main (appelés des colombins) sont montés en spirale ou en anneaux superposés. Les parois sont lissées au doigt, à l’os ou avec des coquillages. Les vases sont alors disposés dans de petites fosses creusées dans le sol, puis couverts de branchages que l’on enflamme. À la fin de la cuisson, on recouvrait l’ensemble de terre pour un refroidissement progressif.

Ce petit bol à fond rond a été découvert dans la couche inférieure du dolmen de Conguel, c’est-à-dire la plus ancienne. Il reposait sur un pavement de dalles de granite. Retrouvé aux côtés de haches en silex et en roche dure, de perles et de fragments de bols similaires, il formait le mobilier funéraire accompagnant dans l’au-delà les cinq squelettes exhumés dans ce niveau.

Le décor particulièrement caractéristique de ce petit vase, fait d’une alternance d’arceaux emboîtés, de lignes parallèles et ondulées, profondément incisés dans l’argile, a permis de définir un type de céramiques particulier dénommé « Conguel inférieur », dont on a retrouvé par la suite quelques exemples similaires sur d’autres sites bretons.

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